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Notre histoire

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A l’origine le Père René Favron

René Jean-Baptiste FAVRON est né le 26 mai 1911 à Baguer-Morvan, près de Saint-Malo. Très jeune, il confie à un père rédemptoriste son intention de devenir prêtre. Il n’a que dix ans quand il perd sa mère. Deux ans plus tard, il entre au petit séminaire des Rédemptoristes de Mouscron en Belgique. Quand il reviendra chez lui pour les vacances d’été 1924, il sera frappé par la détérioration de l’état de santé de son père et de son courage face à la maladie. A quatorze ans, René Favron est rappelé au pays pour l’enterrement de son père. Il tombe malade à son tour et doit quitter le séminaire pour revenir dans sa famille. Considéré comme un sujet de valeur, il est toutefois envoyé à Rome pour faire des études de théologie à l’Université grégorienne. A cause de son état de santé qui le conduit régulièrement à l’hôpital, les Eudistes refusent de le recevoir à nouveau dans leur congrégation. Il sent sa vocation anéantie.
Il décide alors de frapper à la porte des Pères du Saint- Esprit, près de Saint-Brieuc, où il reçoit, le 29 mars 1939, l’ordination sacerdotale. Il demande à être rattaché au diocèse de Saint-Denis de La Réunion, alors terre de mission.

Une extrême misère

Le Père Favron arrive le 17 juin 1939 à La Réunion dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale avec un blocus maritime instauré par les Anglais basés à l’île Maurice. La Réunion se trouve coupée de la métropole. Elle ne peut plus exporter son sucre ni importer de complément de vivres et matériels. Durant sa vie de curé sur l’île, René Favron est confronté à des situations de misère et de souffrance extrêmes.

En novembre 1946, le Père Favron décide de fonder un petit hôpital d’enfants et réunit dix personnes de bonne volonté assemblées autour d’une table, venues pour lui faire plaisir, sans trop de conviction. Mais elles se rallient vite au Père Favron lorsqu’il leur expose son projet de crèche pouponnière.

Après avoir mis en place dans le diocèse la “Légion de Marie”, il part de 1947 à 1948 poursuivre cette mission à Madagascar, dans l’ex-Congo belge, puis au Gabon et au Cameroun. En 1949, administrateur de la paroisse de la Ravine-des-Cabris, il reprend son bâton de pèlerin pour prêcher “la mission du Grand Retour”. De paroisse en paroisse, dans toute l’île, la Vierge de Notre Dame du Grand Retour est portée en procession par des foules ferventes. Le Père Favron, qui se dit pourtant très timide, s’impose “grand prédicateur populaire à la verve intarissable” dès qu’il s’agit de lancer un appel à la solidarité pour pouvoir soigner et aider les plus démunis.

Quand la départementalisation est votée le 14 mars 1946, La Réunion est terriblement sous-équipée sur le plan sanitaire. La guerre n’a fait qu’accentuer la malnutrition et causer des ravages auprès des populations vivant déjà dans la précarité.

Le 2 mars 1950, il crée l’Union Catholique de Saint-Louis qui a pour but de demander des subventions à l’État, au Département et aux communes, de solliciter des dons et des legs. Deux grandes familles du Sud, les Bénard et les Isautier, feront des dons de terrains et de matériaux. Leur soutien, associé à celui d’autres personnes, permettra à l’œuvre du Père Favron de se construire et d’évoluer. Le Père Favron sollicite aussi le Préfet Pierre Demange, premier Préfet de La Réunion, qui s’inquiète de “l’état physique lamentable des enfants” et s’engage dans une politique d’aide, même si la législation ne prévoit pas d’aides aux établissements privés.

En 1951, quand le Père Favron est nommé Directeur des Œuvres Diocésaines, la colonie dirigée par Marie Poittevin devient un foyer des pupilles de l’État.

En visitant le “dépôt communal” de Saint-Pierre qui héberge des vieillards sans ressources, il se rend compte que les personnes âgées ont autant besoin d’aide que les enfants. Ressentant la nécessité et l’urgence d’agir, il décide de créer un hospice pour vieillards et trouve un terrain à Bois d’Olives. Il prend le nom de Foyer Albert Barbot où la vie s’installe dans des conditions rudimentaires. Lors de ses visites, le Docteur Schaffer, Directeur de la Santé, reconnaîtra la qualité des soins et du travail des jeunes “volontaires” à l’infirmerie : sans eau, sans électricité, avec des moyens de fortune mais avec de bons médecins, ils obtiennent d’excellents résultats, respectent une asepsie rigoureuse et disposent d’équipements appropriés.

La consolidation de l’Oeuvre

Le 13 septembre 1954, le Conseil d’Administration décide de changer l’intitulé de l’Association catholique de Saint-Louis. Elle portera désormais le nom d’Union des Œuvres Sociales Réunionnaises (U.O.S.R.).

La place importante des structures privées de bienfaisance dans le domaine médico-social amène le directeur départemental de la population à proposer une politique d’aide à la restructuration des centres existants. En contrepartie, ils devront se moderniser et être aux normes. Lors de la restructuration des orphelinats de l’île, le Foyer Marie Poittevin va héberger la moitié des orphelins du département et tripler sa capacité d’accueil.

En 1956, les transformations visant à augmenter la capacité des soins et à améliorer la qualité d’accueil, commencent au Foyer Albert Barbot. Il reçoit l’agrément pour un programme de construction de cinquante pavillons (cinq cents lits) pour l’hébergement des personnes âgées et des infirmes.

De 1958 à 1968, 102 maisons seront bâties à Bois d’Olives, ainsi qu’un économat, puis une église de 1 500 places à la limite du site. Le Foyer Marie Poittevin n’est pas oublié : le Père Favron y construit de nouveaux dortoirs, ouvre un jardin d’enfants, et agrandit un bâtiment pour les pré-adolescents.

Le prêtre est conscient de la nécessité de former du personnel soignant. Un arrêté ministériel va lui permettre d’ouvrir une école d’aides-soignantes au Foyer Albert Barbot en 1957. Il expérimente aussi une “coopérative d’habitat rural dans les Hauts” à Sainte-Anne. Cette opération donne “le village-pilote de Cambourg”. Inauguré en 1958, ce hameau regroupe 132 familles, disposant chacune de 2 à 3 hectares.

Le prêtre continue la lutte contre les “taudis” avec le soutien du directeur de la C.A.M., persuadé que pour le “pauvre monde”, vivre dans une vraie maison est synonyme d’accession à la dignité. Il participera à la coopérative d’habitations urbaines de la Providence, à Saint-Denis, mais n’y rencontrera que des ennuis.

Les tentatives du prêtre pour aider à l’accès au logement décent n’aboutissent pas. C’est un des rares domaines où le Père n’est pas allé jusqu’au bout avec succès.

La formation professionnelle n’est pas oubliée, et lorsqu’un décret, en 1960, permet une rapide formation pour les agents des services hospitaliers, la première école de l’île à dispenser cette formation s’ouvre à Bois d’Olives. Plusieurs des volontaires de la charité alors aides-soignantes obtiennent un diplôme d’auxiliaire infirmière. Soutenu par les financements du ministère de la France d’Outre Mer, le Père favorise la migration en envoyant se former en Métropole et en Suisse des aides-soignantes ainsi que des jeunes gens issus du foyer « Les Buissonnets ». L’évolution grandissante de l’œuvre amène du personnel en plus. Avec la formation, les tâches se spécialisent. Pendant ce temps, des projets se finalisent.

Depuis quelque temps, le Père Favron ressent une fatigue qui le décide à prendre un peu de repos en Métropole. Il quitte La Réunion le 8 mai 1968. Quelques jours plus tard, il ressent une paralysie des membres et du larynx. Il dicte de nombreuses lettres de remerciements pour les services rendus à l’œuvre mais jour après jour, son état de santé se détériore. Il est hospitalisé pour des examens où l’on diagnostique une hyperglobulémie. Il confie :

“ J’aurais tant aimé poursuivre l’œuvre de charité entreprise, le Seigneur en a décidé autrement. Que sa volonté soit faite. Je préfère mourir à 57 ans, usé, qu’à 97 n’ayant rien fait. (…) Dites bien ma reconnaissance à tous ceux qui m’ont aidé. J’aurais préféré mourir à la Réunion. Je désire que mon corps soit rapatrié par voie d’eau, car cela coûtera moins cher.”

Il décède le 19 juin 1968 et sa tombe se situe toujours à Bois d’Olives.

Après le Père Favron

Des projets sont suspendus par manque de financement. C’est le cas du lotissement de La Saline-les-Bains et de la “cité du troisième âge” à Bois d’Olives. Malgré la demande croissante, les projets d’extension du Foyer Marie Poitevin et de l’I.M.P. ont dû être abandonnés. En 1973, l’U.O.S.R., qui a une capacité de 1100 lits et emploie 700 personnes, passe sous le contrôle croissant de l’administration de tutelle : la Direction de l’Action Sanitaire et Sociale (DASS).

En 1975, le Foyer Albert Barbot va prendre une autre dimension grâce à l’acquisition d’un terrain de sept hectares qui permettra de remplacer des bâtiments devenus trop vétustes, et surtout d’humaniser l’hospice.

Le régime de la double tarification est maintenant appliqué et contribue à améliorer la prise en charge des usagers.

Un nouveau souffle :
de 1988 à aujourd’hui

Monsieur Roger ANDRE, Directeur de la Caisse d’Allocations Familiales de la Réunion, prend la présidence de l’U.O.S.R. en 1988. Il doit affronter la crise économique et sociale.

Tous les sites de la Fondation connaissent une importante mutation.

La Fondation Père Favron

L’association est désormais en ordre de marche et son Conseil d’Administration s’interroge, dès 1995, pour une éventuelle évolution juridique. En juillet, la décision est prise par le Conseil d’Administration et validée par l’Assemblée Générale.

La Fondation Père FAVRON est aujourd’hui administrée par un Conseil d’Administration de douze membres.